À l’été 2018, avons été choisis par le bureau d’études Salvaterra pour effectuer l’évaluation d’Équité 1 au Burkina Faso et au Mali. Equité est un programme d’appui au développement du Commerce équitable en Afrique de l’Ouest mis en œuvre entre janvier 2016 et mars 2019 dans 5 pays (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali et Togo). Explications et récit.
Deux particularités de ce programme suivi par (maîtrise d’ouvrage) Commerce équitable France (CEF) et sur le terrain par Agronomes et vétérinaires sans frontière (AVSF) et FTA-WAN), financé par l’Agence française de développement (AFD) et le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) : il encourageait l’autonomie des organisations de producteurs, qui pouvaient présenter leurs projets eux-mêmes, et il articulait commerce équitable et agroécologie.
Au Burkina Faso et au Mali, les coopératives visitées concernées travaillaient dans les filières suivantes : le beurre de karité, la noix de cajou (anacarde), les fruits (principalement les mangues séchées), avec souvent une diversification de la production et de l’activité à la culture de sésame et celle d’Hibiscus sabdariffa pour le bissap.
L’évaluation finale du programme Equité 1 a montré des résultats très positifs, sous l’angle de la pertinence, de l’efficacité, de l’efficience, de l’impact et de la durabilité. Concrètement, le programme a permis à des organisations de producteurs de mieux se structurer, de développer leurs capacités techniques et commerciales, grâce à des formations ciblées, données par des opérateurs du pays. Il leur a également permis d’investir dans des actions à fort impact environnemental et économique.
La fabrication du beurre de karité, produit de plus en plus apprécié en cosmétique par les femmes burkinabé ou malienne est un processus traditionnellement assez long et énergivore, qui passe par des étapes de séchage, d’extraction de l’amande, de torréfaction et de barattage. Le programme a permis aux coopératives de rationaliser ce processus et de fermer les boucles de matière et d’énergie du processus. Il a est de même, avec un circuit un peu plus court, pour l’utilisation des coques de noix de cajou pour l’extraction de l’amande que vous trouvez habituellement en apéritif. Les coopératives de mangue ont pu également faire usage du compost produit à partir des fruits endommagés.
Grâce au programme Équité, de nombreuses organisations de producteurs et de productrices ont pu faire un pas important en avant, et sont maintenant davantage prêtes à s’affirmer sur les marchés internationaux, et auprès de leurs acheteurs traditionnels, fussent-ils labellisés bio et équitable. Dans la plupart des pays impliqués (Burkina Faso, Mali, Côte d’Ivoire, Ghana et Togo), une plateforme nationale de commerce équitable (PNCE) s’est structurée ou renforcée, pour coordonner certaines actions à destination des organisations de producteurs.
À l’issue d’une étude de faisabilité pour un deuxième volet de ce programme, sur 5 ans, la valeur ajoutée du commerce équitable pour un développement socialement et environnementalement durable en Afrique de l’Ouest ne fait pratiquement pas de doute !