Le 10 octobre 2023, j’ai accompagné ma compagne à une présentation des nouveautés de la Maison du Chocolat, une marque renommée, pour les Comités d’Entreprise, en vue des cadeaux de fin d’année, laquelle s’est tenue dans un grand hôtel parisien. Bien entendu, ce fut une expérience culinaire mémorable. Cependant, ce que j’ai le mieux apprécié, ce sont mes échanges avec deux artisans de très haut niveau.
Nicolas Cloiseau est le directeur de création à la Maison du Chocolat et meilleur ouvrier de France chocolatier. Cet hommes simple et passionné a partagé avec moi son approche du choix des fèves de cacao selon la tonalité qu’il veut donner à chaque chocolat (boisé, fruité, etc.).
Show of La Maison du Chocolat

Les dégustations « verticales » de chocolats avec un pourcentage croissant de cacao lui permettent de reconnaître le moment optimal précis pour chaque effet recherché. Et selon lui, ça se situe presque toujours entre 60 et 72%. Il pense donc que le tendance vers un pourcentage toujours plus élevé de cacao est une mode. Je ne partage pas nécessairement ce constat, mais l’expérience est bien sûr de son côté. Notre première leçon est donc de suivre les experts dans leur approche expérimentale, c’est-à-dire d’expérience contrôlée.

Tout aussi intéressant étaient les critères qui déterminent selon lui la typicité d’un cacao : terroir, altitude et variété. Finalement, l’origine du cacao (Pérou, Equateur, Madagascar, Haïti), qui préoccupe tant le consommateur lambda, et le pourcentage de cacao dans un chocolat ont moins d’importance que ce peut révéler l’analyse organoleptique, qui tente d’objectiver, par des mots, une expérience subjective. Notre deuxième leçon est donc d’oublier les critères courants de la qualité d’un produit pour en construire d’autres qui soient basés sur la science et l’expérience.

Capucine H est une jeune joaillère engagée, dont les créations inspirent cette année la Maison du Chocolat pour son conditionnement et notamment ses boites de chocolat (qui sont recyclables et sans plastique). Il y a trois aspects à retenir dans son approche de la création en joaillerie :

  • Un sourcing éthique, par le choix de métaux et pierres précieuses recyclés ou traçables. C’est notre 3e leçon.
  • Une approche personnalisée de chaque client, en fonction de sa demande particulière. L’objectif de la créatrice est toujours de raconter une histoire singulière, sans s’accrocher à un vague concept (amour, beauté, etc.). Son approche est donc psychologique, et je dirais herméneutique autant qu’artistique, ce qui rend chacune de ses créations unique. 4e leçon.
  • L’inspiration personnelle de Capucine est guidée par l’amour du vivant et de ce qu’on appelle la nature, notamment des océans et de l’eau, menacés partout sur notre planète. Cette inspiration, qui reflète un des aspects les plus positifs de sa génération, était illustrée à cette soirée par plusieurs créations, dont l’une évoque superbement le phytoplancton (lien ci-dessous). D’autres bijoux reproduisent les formes uniques et pourtant reconnaissables des flocons de neige. 5e leçon : la beauté émerge souvent de l’inspiration par la nature.
Ces deux artisans sont indépendants. Nicolas Cloiseau ne travaille pas qu’avec La Maison du Chocolat, mais aussi avec SCOP Ethiquable, par exemple. Capucine à sa « maison de joaillerie engagée ».
Ces leçons sur le #sourcing, la #création et l’ #éthique professionnel sont pertinentes au-delà des domaines d’expertise illustrées ci-dessus, #cacao, #chocolat et #joaillerie, et peuvent s’appliquer à de nombreux autres secteurs.

Les liens à ces deux créateurs figurent dans le texte de cet article.

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