Les standards génériques du commerce équitable élaborés par FLO (Fairtrade Labelling Organization) prévoient, dans leur version de février 2009, la traçabilité physique des produits du commerce équitable. Cette mesure controversée s’impose à tous les acteurs économiques impliqués dans les filières maîtrisées par FLO : producteurs, négociants et entreprises détentrices d’une licence FLO. Elle constitue un des derniers jalons qui rapproche le système élaboré depuis 1997 par FLO d’un système de labellisation formel, comme il en existe dans l’agriculture biologique.


Jusqu’à présent, la traçabilité était implicite dans les normes de FLO, ce qui ne parait plus suffisant à l’organisation pour garantir que les produits portant le label Fairtrade soient effectivement fabriqués à partir des ingrédients certifiés équitables.

Cette exigence nouvelle de traçabilité physique « signifie que les produits Fairtrade doivent être marqués et rester séparés des produits qui ne sont pas Fairtrade à chaque étape de leur production et de leur transformation. » (FLO). Les nouvelles règles de traçabilité s’appliqueront au 1er mars 2011 et seront intégrés aux nouveaux standards génériques.

La mise en œuvre difficile de la traçabilité physique a posé problème aux producteurs de filières dans lesquels ceux-ci ont peu de contrôle sur l’étape de la transformation. C’est pourquoi, après consultation des producteurs et des négociants, le Comité des standards de FLO a posé en février et en janvier 2010 des exceptions aux exigences de traçabilité physique, pour les producteurs de sucre de canne, de jus de fruits, de thé et de cacao.

Cette exigence de traçabilité est cohérente avec le modèle mis en place depuis 1997 par FLO, qui est la principale organisation de labellisation de produits du commerce équitable dans le monde. Cependant, comme à de nombreuses autres occurences, FLO mèlent ici un système de certification formel rigide à des exceptions multiples qui retirent à ce système une partie de sa substance. Les difficultés de mise en place, les coûts et certains dysfonctionnements qu’occasionnent les systèmes de certification formels amènent à considérer les systèmes de garantie participatif comme une alternative, là où ceux-ci existent. Ceux-ci sont basées sur une mise en réseau et une communication vivante des producteurs, consommateurs et spécialistes, auxquels peuvent s’ajouter des représentants des pouvoirs publics. Ils sont d’avantage développés en agriculture biologique qu’en commerce équitable, mais pourraient s’exprimer aux niveaux nationaux et régionaux. Nous mentionnerons les systèmes existants dans un prochain article.

Il faut relever que FLO commence à répondre à certaines demandes qu’expriment depuis des années les organisations de producteurs du Sud pour une meilleure concertation dans la fonctionnement d’un système qui s’organise en leur nom. Cette prise en compte ne s’est encore exercé qu’au niveau des agents de liaison de FLO, qui ont tenu leur première réunion entre agents des trois continents du Sud (Amérique latine, Afrique, Asie) en octobre 2010. Ce premier pas peut être signalé, comme un signe dans la bonne direction.

Cette page explique le pourquoi de cette nouvelle exigence de traçabilité physique, et de telles exceptions maintenues dans ces filières, dans l’intérêt des petits producteurs.

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