La revue « Pour » consacre son numéro du mois de février 2016 à « La bio à la croisée des chemins ».
Celui-ci contient notre article sur l’émergence de l’agriculture biologique et du commerce équitable au Burundi.
La bio à la croisée des chemins en Europe…
Le bio est en vogue, de la fourche (hausse du nombre de producteurs et des surfaces) à la fourchette… Alors pourquoi parler d’une croisée des chemins? Au côté des motivations militantes des années 1980 au stade de la production, de la transformation et de la distribution s’affirme ce que certains appellent une « conventionnalisation » de l’agriculture biologique (AB) donnant plus de place à l’économie. Sortir de la niche passe alors par des actions de formation ciblées et un engagement renouvelé de la part d’acteurs d’horizons plus divers.
Ce chemin d’une construction sociale de filières de production et de territoires bio est loin d’être banal. En témoignent les difficultés de tous ordres qui sont néanmoins compensées par des résultats encourageants, mais encore trop ponctuels et inégaux selon les productions et les territoires. Réussir le virage amorcé suppose de considérer l’aspect heuristique autant que la progression statistique et les motivations des acteurs.
… et en émergence en Afrique de l’Est
Petit pays enclavé au cœur des grands lacs d’Afrique de l’Est, le Burundi est davantage connu pour les séquelles de la colonisation et la longue guerre civile qui a marqué la fin du XXe siècle que pour sa production agricole, le Burundi tire pourtant 90% de ses recettes en devises du café et du thé, le premier ayant une qualité désormais reconnue sur le plan international.
Le mouvement de l’agriculture biologique a émergé au cours des dernières années au Burundi dans le contexte de la dynamique d’intégration économique de l’Afrique de l’Est. Si le pays reste en avant-dernière position africaine de l’indice du développement humain (IDH), son agriculture bénéficie également de la présence d’une population rurale importante, et d’un secteur entrepreneurial indépendant. La richesse des sols, en partie volcaniques, et la capacité des coopératives et des entreprises à progresser sur les plans de la qualité et de la traçabilité, permet d’atteindre des niveaux de qualité et par conséquent des débouchés intéressants sur les marchés internationaux.
Pour comprendre les avancées et les opportunités, ainsi que les difficultés, représentées par l’émergence de l’agriculture biologique au Burundi, nous nous appuyons sur l’exemple du café, parce qu’il est emblématique, mais aussi parce que nous pouvons en rapporter des informations et des analyses récentes de première main, issues de notre travail pour l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel en 2014 et 2015. D’autres cultures pouvant être associées au café, l’émergence d’une caféiculture biologique et équitable pourrait ainsi entraîner dans son sillage des territoires complets et d’autres filières agricoles.
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