L’économie peut-elle être conciliée avec l’environnement ? Ces deux approches de semblent tellement éloignée que le rapprochement semble complexe, voire impossible, à beaucoup de nos contemporains. Pourtant des démarches permettant de rapprocher l’activité économique de la logique du vivant existent.
Je vous propose de découvrir trois approches complémentaires. N’hésitez pas à apporter vos remarques et vos exemples en commentaire.
1ère approche : engagez-vous dans l’écologie industrielle et la mesure du métabolisme social
L’écologie industrielle est une approche pragmatique de l’industrie, qui propose de considérer les activités industrielles comme des écosystèmes, c’est-à-dire comme des flux de matière, d’énergie et d’information. Une première innovation de cette approche part du constat qu’il n’y a pas de déchets dans la nature.
En adoptant cette approche, ce qui est déchet dans une industrie peut être ressource pour une autre. Aussi, la première étape d’un projet d’écologie industrielle consistera à faire un relevé, sur un territoire, des entrées et sorties de matière et d’énergie de chaque unité de production, qu’elles appartiennent à la même entreprise ou à des entreprises différentes. Vous pouvez découvrir le premier parc d’écologie industrielle, apparu de façon non planifiée, la symbiose industrielle de Kalundborg (dossier PDF). Lire également un résumé sur cet article.
La même approche peut être adoptée à l’échelle nationale. La notion de métabolisme social permet ici de dresser le profil métabolique d’un pays, et ainsi d’analyser les aspects matériels de ses échanges internes et extérieurs. Des analyses ont été faites pour des pays comme l’Equateur, l’Angleterre ou l’Autriche, permettant de calculer les coûts associés à une économie basée sur l’exportation de produits primaires (minerais, pétrole…).
2e approche : adoptez une économie circulaire
L’économie circulaire a les mêmes bases que l’écologie industrielle, mais étend l’analyse au modèle de conception et de production des objets eux-mêmes. L’objectif est ainsi de minimiser les déchets non seulement sur les sites de production, mais également dans l’ensemble de l’économie. Ainsi, les objets, en économie circulaire, sont conçus dès le départ pour pouvoir être démontés, les parties réassemblées, réutilisées ou compostées… La démarche la plus aboutie en ce domaine est celle du cradle to cradle, ou berceau à berceau.
D’un point de vue technique, l’économie circulaire peut aller chercher son inspiration dans la nature, suivant les principes du biomimétisme. D’un point de vue économique, elle met en avant la fonction sur la possession de l’objet, et prône donc une économie de la fonctionnalité. Les deux premiers principes du cradle to cradle ont déjà été cités ou sont évidents : 1/ Tout déchet est une ressource. 2/ Utiliser uniquement des énergies renouvelables. Le troisième annonce une dynamique à la fois sociale et environnementale : 3/ Privilégier les solutions les plus adaptées au contexte local, dont la plus grande diversité possible. La diversité est en effet source de résilience.
La mission de la Fondation Ellen MacArthur est de développer cette approche (site en anglais).
3e approche : la transition écologique de l’économie
Mais comment parvenir à l’économie pleinement verte qu’est l’économie circulaire de fonctionnalité, à partir de l’état présent de l’économie, souvent à l’inverse des principes que nous avons énoncés ? C’est l’objet de la perspective de la Transition écologique et sociale de l’économie.
L’origine de la Transition comme perspective de transformation est importante à souligner, puisqu’elle provient d’un mouvement citoyen dans la ville de Totnes au Royaume Uni. Les questions techniques de la Transition ne sont pas éludés, mais sont placés dans un perspective civique et dynamique.
L’objectif vers lequel se projette le mouvement de la Transition peut être défini simplement, comme une économie du bien-être et de la durabilité.
Le mouvement des villes en transition a publié son manuel, en anglais, français, etc.
Parmi les clefs fondamentales pour appréhender la transition de nos sociétés, signalons un aspect écologique et humain fondamental : il s’agit d’aligner les cycles économiques sur les cycles de la biosphère. Ces cycles sont ceux des écosystèmes, les grands cycles au niveau de la terre. Cette vision replace l’homme dans la biosphère, car ce sont aussi les cycles de l’être humain. Replacer l’économie dans les relations sociales, et aussi dans les cycles de l’individu (repos jour/nuit, besoins fondamentaux, etc.), permet de redonner sens et cohérence à ses actions et son existence.