La France se met au commerce équitable local


Depuis plus de 40 ans, les acteurs du commerce équitable développent des partenariats commerciaux reposant sur les principes de transparence, d’équité et d’équilibre de la relation commerciale avec des producteurs, paysans et artisans, du Sud. Si les impacts sont différents, les mécanismes qui marginalisent l’agriculture familiale au Nord sont identiques. La reconnaissance de filières équitables locales, particulièrement dans les pays du Nord, fait débat depuis de nombreuses années. Un nouveau pas vient d’être franchi, avec la Charte du Commerce Équitable Local, construite par trois organisations française du commerce équitable et de l’agriculture biologique et citoyenne.

La nouveauté

La Plate-forme pour le commerce équitable, la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique et Initiatives pour une Agriculture Citoyenne et Territoriale ont rendu public cette année la Charte du Commerce Équitable Local (à télécharger ici).  Les 14 principes de cette charte s’appuient sur les 3 piliers fondateurs définis dans l’accord AFNOR «Commerce équitable AC X50-340» de 2005. Parallèlement, l’État français officialise l’ouverture du commerce équitable aux relations avec des producteurs français en faisant évoluer la définition du commerce équitable dans les textes législatifs.

L’officialisation de pratiques existantes

Trois ans après certains marques privées, la Fédération Artisans du monde, qui rassemble depuis 1974 des magasins de commerce équitable en France) (plus d’une centaine actuellement) peut ainsi officialiser ses relations avec des producteurs français. En 2011, les deux principales entreprise de commerce équitable en grande distribution avaient déjà initié des filières de produits français. La marque coopérative Ethiquable a ainsi lancé le programme Paysans d’Ici, dont la Charte est disponible sur son site. Des lentilles vertes, vins, confitures, infusion d’origine française sont proposés sur les points de vente avec lesquels travaille habituellement la marque. Son concurrent Alter Eco, en pleine intégration au groupe Distriborg met actuellement ce type de filière moins en avant, mais des produits du Sud-Ouest de la marque étaient également disponibles.

Notre analyse

Dès 2003, nous avions organisé un débat entre des acteurs du commerce équitable international, des responsables du réseau Biocoop et des organisations paysannes. Nous avions alors constaté que si les acteurs du commerce équitable dans les pays du Nord reconnaissaient l’existence de pratiques de commerce équitable au Sud (dites «commerce équitable Sud-Sud»), elles avaient des difficultés à admettre que les enjeux d’un commerce plus équitable entre agriculteurs et distributeurs se posaient également dans les pays dits du Nord eux-mêmes. Le discours officiel de ces acteurs étaient que la législation dans nos pays protégeaient les agriculteurs. Or ceux-ci, étant considérés comme des entrepreneurs indépendants, n’ont pas la protection sociale des salariés, et font souvent face, notamment en France, à des enjeux de relations commerciales assez similaires à ceux des agriculteurs du Sud du monde, même si les effets ne sont bien entendu pas proportionnels. En 2004, nous avions ainsi annoncé la pertinence d’une approche plus globale du commerce équitable dans l’ouvrage de propositions sur le commerce équitable publié par les Editions Charles Léopold Mayer, et toujours disponible auprès de l’éditeur ou chez les principaux libraires (voir cet ouvrage dans la section Publications).

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